ARGILE DE FOURILLES
QUAND TU NOUS PARLES ….
En Allier , là où la pierre est rare , on construit en briques.
De même , avec l’abandon du toit de chaume , le recours à la tuile s’est naturellement imposé.
Et le territoire de Fourilles s’étend , en grande partie , sur des formations géologiques de type argileux , plus ou moins riches en sables , graviers ou galets.
Cette argile fût utilisée , comme matière première , pour la fabrication de briques , tuiles , mais aussi de dalles pour le carrelage et sur la fin d’activité des tuileries et l’arrivée de la mécanisation , les tuyaux de drainage .
La proximité de bois et de forêts , puis de charbon (St Eloi ,Buxière ) fournissaient un autre élément important pour leur fabrication : l’énergie nécessaire à la cuisson.
Troisième élément , essentiel pour ces fabrications , des Hommes et des Femmes sachant affronter , le froid , la pluie , le gel , le soleil , mais également les longues journées de travail et de veilles nécessaires à une bonne maîtrise de la technique du feu. Maîtrise indispensable pour une bonne cuisson des pièces.
L’argile extraite était de qualité inégale , avec présence de sable en plus ou moins grande quantité . Le lieu et la profondeur d’extraction étaient à l’origine de ces différentes qualités et imposaient des stockages différents . Avant fabrication , un savant mélange permettait de préparer la meilleure argile pour les pièces à réaliser :
La « meilleure terre » servant à la fabrication des tuiles et des briques à galandage.
Celle contenant le plus de sable étant réservée pour les briques normales .
Sur la commune , deux zones d’extraction sont toujours identifiables ,
Soit par la présence de bosquets qui ont colonisé les "chaves" , la Borde , les Bougarelles .
Soit par la présence d’un dénivelé important , les Croyers .
S’ approvisionnaient en argile sur la commune , les tuileries :
-de Fourilles :
- GAUMINET ( tuilier à FOURILLES ) la Borde
-GLACHET ( FOURILLES ) la Borde
-SOUPIZET (FOURILLES ) à partir de 1895* les Croyets
de 1879 à 1895 la Borde
-de Chantelle ( les Eaux salées ) :
-FLEURY ( CHANTELLE ) la Borde
-SOUPIZET ( CHANTELLE ) 1879/1895 la Borde
-de Blanzat :
-ALLIER Pierre ( FOURILLES )** les Croyets / Bougarelles
-ALLIER Jeune ( BLANZAT ) id / id
-DUMONT Pierre (BLANZAT ) id / id
Toutes ces tuileries ont cessé leur activité avec la guerre de 1914/1918 , faute de main-d’œuvre et par obligation arrêt des constructions.
le grand livre comptable a été paraphé le 27/12/1896 par Antoine Ray maire,
Allier Pierre habitait Fourilles et fabriquait à Blanzat.
Certaines ont redémarré leurs fabrications durant les années 1920 pour s’arrêter définitivement en :
1962 pour ALLIER1967 pour SOUPIZET
1973 pour DUMONT
Les principales pièces fabriquées étaient :
Les tuiles plates Les briques à galandage ( 3 trous )
Les tuiles faîtières Les briques à 50
Les arrêtières Les briques à 6 trous
Les tuyaux de drainage ( 10/8/6) Les briques à 8 trous
Les carreaux de pavage Les briques pressées
Les briques normales
D’autre pièces , moins courantes , étaient également fabriquées comme :
Les briques à four de boulangeries ( 20 x 20 et 10 d’épaisseur )
Les « renards » spécialement réalisés pour la vigne SOUPIZET ( 10 x 10 et 40 de longueur )
L’argile était extraite généralement l’hiver et exploitée sur 2 à 3 mètres ( sous 1 mètre de terre arable )
D’après Monsieur et Madame Lescure ,les tombereaux de 1 m3 , tirés par deux chevaux apportaient à la tuilerie SOUPIZET 18 m3 d’argile qui étaient répartis en deux tas. Cela permettait de réaliser les différentes qualités d’argiles , nécessaire à chacune des fabrication , avant de passer par la mouleuse , les filières et procéder au séchage des pièces ( environ 8 jours ).
Il était procédé , par an , à 12 / 13 fours de 5000 à 6000 tuiles plus les autres pièces pour atteindre un total de 10000 à 12000 .
Le tout était disposé selon un ordre bien précis afin de laisser circuler l’air chaud à l’intérieur du four sans surchauffe , tout en assurant une bonne cuisson , donc une bonne solidité , pour chacune des pièces.
Le four fonctionnait pendant 5 jours , 3 à feu doux , pour terminer le séchage et 36 heures à 1200 / 1500 ° C nécessitant la présence d’hommes pour réapprovisionner le foyer en charbon toutes les 20 minutes.
En fin de cuisson la hauteur de départ avait perdu 9 à 10 cm et 36 à 48 heures étaient nécessaires pour que le tout refroidisse.
Les pièces étaient essentiellement livrées dans le sud Bourbonnais.
Merci à Monsieur et Madame Lescure pour leur accueil et leurs explications d’experts.
Merci à G. Ray et C.Sancelme
Article écrit par Jean-Maurice Hingrez un amoureux de Fourilles.
Calendrier | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|
< | février 2022 | > | ||||
LUN | MAR | MER | JEU | VEN | SAM | DIM |
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | |
7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 |
14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 |
21 | 22 | 23 | 24 | 25 | 26 | 27 |
28 |
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus et gérer les cookies.